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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/20

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ENTRE DEUX CARESSES

Elle riait, avec un rien de hauteur négligente dans le regard, comme une princesse qui pardonne à un manant quelque geste trop audacieux.

— Jeanne, tu ne sais combien tu es attirante.

Elle tourna la tête de trois quarts, avec un sourire.

— Mais si, mon ami, je le sais…

Un pinçon au cœur fut sensible au banquier…

— Tu le…

— Au revoir, mon ami. Songez aux choses à leur heure. En ce moment je crois que vous êtes attendu…

Elle se sauvait, et Georges Mexme resta une minute, la face crispée, à regarder fuir cette ombre voluptueuse et à respirer le parfum lascif qui subsistait d’elle autour de lui.


CHAPITRE II.

DEUX FEMMES

— Je venais te chercher, ma chérie.

Fanny Bloch, grasse et forte, avec une face ardente, et des yeux qui semblaient toujours estimer les choses, sauta au cou de Jeanne Mexme.

— Je suis heureuse de te voir, Fanny ! Allons marcher un peu Avenue des Champs-Élysées.

— Ton mari va bien ?

Jeanne rit.

— Trop bien !