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Page:Renee-dunan-entre-deux-caresses-1927.djvu/201

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ENTRE DEUX CARESSES

là, liquide. Il prit le matelas de billets, et se dirigea aussitôt vers Redondo Junction.

Il y avait juste un départ pour San Diégo. Il prit le train. Il possédait vingt mille dollars.

San Diégo n’était pas une ville à le retenir. L’Est américain lui parut seul en mesure de mettre un peu de distance immédiate entre lui et ses poursuivants. Il prit la ligne de Salt Lake City.

Dans la capitale des Mormons il trouva le Grand Central allant vers l’Atlantique. Où irait-il ? New-York ne ferait que multiplier les risques de Los Angeles. Chicago est une des villes les moins françaises de là-bas. Il pouvait la choisir. Mais pour y faire quoi ? Il eut voulu rester sur la côte du Pacifique, la seule où les hommes aient quelque chose du tempérament français.

Il vécut quinze jours à Chicago, puis passa par Pittsburg, Boston et Philadelphie. Avec ses vingt mille dollars, Mexme devenait plus difficile sur le choix des activités à adopter. Naguère il eût fait tous métiers. Maintenant il voulait faire de la banque…

Il visita Tolédo, Cleveland, Détroit, Buffalo, Rochester, Albany. Son périple tournait autour de New-York, où il n’osait se rendre. Là des centaines de personnes, en effet, le connaissaient personnellement. Le risque y était donc immense. Mais pourtant dans les six millions d’êtres groupés autour de l’Île fameuse où grimpent les gratte-ciel il était certain de trouver à s’enrichir, et il hésitait… Alors, brutalement il se dit que, pour