— Moi non plus…
Boutrol, éberlué, se tourna vers le banquier et demanda naïvement :
— Ah ! Et en quoi ?
— En votre méfiance…
Boutrol rit, pour se donner une contenance, puis il reprit gaillardement :
— Agissons toutefois comme si nous avions confiance.
Mexme dit :
— Ainsi font les votants qui soutiennent Tancrède de Boutrol, et ce n’est pas la méfiance qui leur manque…
Boutrol se lança sur la voie ouverte.
— Précisément. Vous avez besoin de lui et de moi. Voyons un peu comment nous allons arranger cela. Il m’a donné pleins pouvoirs…
Mexme reprit d’une voix coupante :
— Nous n’avons pas « besoin », mais « utilisation » de votre frère et de vous.
Boutrol énuméra :
— Le ministère, la presse, la grande Agence Hurlub, c’est une force qui vous dépasse.
Comme les deux hommes ne disaient rien, il ajouta :
— Et j’ai des amis.
— Rien pour eux, dit Séphardi. Pourquoi pas le syndicat des P.D.P. ?
— Qu’est-ce que c’est que ça, les P.D.P. ?
— Profiteurs des Pétroles, dit Mexme en riant…