tité capable de reconstituer l’androgynat primitif, de refaire l’homme-femme type, et c’est cette recherche, inconsciente en son fond, mais consciente en ses résultats que l’on nomme amour…
Blanc-Simplaud s’écria :
— Voilà une vraie thèse idéaliste, ma foi, et qui, mieux encore, permet à la chair de se donner toutes les fêtes. Si je deviens ministre de l’instruction publique je la fais enseigner dans les écoles…
— On peut remonter plus haut que la Bible…
Antonio Gréalli, Premier Secrétaire à l’Ambassade d’Italie, face étroite et maigre, sommée de deux bandeaux lisses, parlait avec un léger accent ramené de sa Sicile natale :
— Oui, en somme… L’amour c’est la forme perfectionnée du désir. Or, le désir, c’est la force qui distingue la matière vivante de l’inorganique. Que sommes-nous ? que fut la première cellule vivante ? qu’est la monère ? Un mélange d’azote, d’oxygène, de carbone, de fer, de phosphore, de soufre, de cuivre… etc., etc., avec comme principe agrégatif et vital…
— Le désir…
— Voilà tout.
Jeanne Mexme, subtile disputeuse, demanda insidieusement :
— Le désir est-il concevable sans la réalité qui le possède ?
Gréalli rétorqua :