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ENTRE DEUX CARESSES

minute l’emploi de son temps. La jeune femme n’en tirait d’ailleurs aucun souci. Une surveillance l’eut ennuyée, mais elle ne la soupçonna pas.


CHAPITRE III.

LA DISCORDE

Jeanne Mexme supportait de plus en plus difficilement l’orgueilleuse suffisance de son mari. Les Pétroles Narbonnais avaient repris, avec plus de lenteur qu’auparavant, leur mouvement ascensionnel. De ce chef Mexme se reprochait amèrement d’avoir supporté les reproches de Séphardi lors de l’article écrit pour la baisse. Il se tenait désormais comme un manœuvrier hors pair. Son orgueil trouvait en cette petite aventure un aliment et un alcool.

Néanmoins, l’histoire alarmait des amis du ménage Mexme. On avait deviné un accident évité, mais un accident tout de même. On interrogea donc cent fois Jeanne qui ne disposait que des confidences de Séphardi pour savoir où l’on en était. Cela eut suffi. Mais la jeune femme était humiliée de devoir questionner l’associé de son mari sur des problèmes qui eussent dû lui être familiers. Et puis, elle devinait, à de petits indices délicats, que Séphardi aimait d’être interrogé. Cela lui donnait une sorte de secrète maîtrise sur Jeanne. Un jour donc elle se décida à demander