Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 1, 1800.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans un état qu’un despote expérimenté pouvait à peine gouverner ; aussi vit-on deux empereurs, armés l’un contre l’autre, résider dans la même capitale. Timur, qui déjà avait étendu ses conquêtes sur toute l’Asie occidentale et la Tartarie, tourna ses armes vers l’Indostan en 1398. L’année précédente, il avait envoyé son petit-fils Peer Mahomet soumettre le Panjab et le Moultan, et en octobre, il passa lui-même l’Indus. Alors ayant joint son petit-fils près du Moultan, il divisa son armée en plusieurs colonnes, et marcha contre Delhi, qu’il soumit sans avoir, pour ainsi dire, livré un combat. Ce monstre inhumain, qu’un poète de notre siècle a représenté sur le théâtre comme un héros doué des plus grandes et des plus aimables qualités, obtint dans l’Indostan le titre de prince destructeur, et il le mérita, par les massacres sans nombre, et la dévastation qu’il fit exécuter sous ses yeux. Timur ne resta que 15 jours à Delhi, et il retournait vers la capitale de son empire, lorsqu’entendant parler d’une forteresse du Dooab, qui avait résisté aux efforts d’un ancien conquérant Mogol (Turmesherin-Khan), il marcha contre cette place, et s’en rendit maître. De là il s’avança vers les lieux où le Gange sort