Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 1, 1800.djvu/137

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avait pour le nom et la personne de l’empereur une si grande vénération, que les ambitieux ne manquaient pas de les employer pour s’assurer la garantie d’un territoire qu’ils se faisaient concéder par la violence, mais qui exigeait la sanction du seigneur suzerain, pour ne pas choquer l’opinion populaire. Ainsi chaque usurpateur tâchait de légitimer son usurpation par une cession réelle ou prétendue de l’empereur. D’autres, en se rendant maîtres de sa personne, fabriquaient eux-mêmes des actes qu’ils faisaient passer sous son nom. Je dois faire remarquer un effet de l’opinion populaire, c’est que dans toute cette contrée, la monnaie de l’empire Mogol est encore aujourd’hui frappée au nom de l’empereur honoraire.

En 1753, Gazi[1] déposa l’empereur Ahmed, qui avait régné environ six ans. L’année précédente, on avait appelé les Marattes

  1. Il est nécessaire d’observer que le Gazio’dien en question n’est pas celui que nous avons vu précédemment vizir de Mahomed Shah, mais son fils. C’est le Gazi devenu si fameux, ou plutôt si infâme, par les assassinats et les crimes de toute espèce. Le premier Gazi périt en essayant de recouvrer la possession du Deccan sur son jeune frère Salabidjung, en 1752.