Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 1, 1800.djvu/176

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Marattes. Soit que Sujah s’exagérât ses talens guerriers, soit qu’il méconnût le caractère et les ressources des Anglais, il s’engagea trop témérairement dans cette guerre. Il y fut complètement battu avec Cossim Ally, à Buxar, en 1764, et perdit, dans le cours de cette année et de la suivante, tout son territoire.

Le récit des conquêtes faites sur les Indiens et les Perses, par les Grecs, les Patans et les Mogols, peut nous paraître aujourd’hui moins exagéré, lorsque nous voyons une poignée de soldats Français opérer une révolution dans le Deccan, et quelques Anglais conquérir le Bengale, le Bahar, et le pays d’Oude, en moins de deux campagnes. Ces conquérans, anciens et modernes, après avoir obtenu des avantages, poursuivaient leur marche, en faisant des levées de soldats dans le pays même, et faisaient servir les habitans vaincus à la réduction complète de leur propre contrée. Ainsi se conduisit Alexandre, qui partit de son royaume avec trente-cinq mille hommes, et avait une armée de cent-vingt mille, lorsqu’il sortit de l’Inde. De tels moyens ne peuvent s’employer que dans un pays où l’habitude de changer de gouvernans, rend