Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 1, 1800.djvu/78

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sortant de la mer Rouge, se rendaient en droite ligne à Muziris. Il est probable que, si les navigateurs longeaient en grande partie les côtes de l’Arabie, c’était pour être moins longtemps hors de la vue des terres ; peut-être l’usage habituel que nous faisons de la boussole a-t-il augmenté pour nous la difficulté de faire des voyages de long cours, sans nous en servir.

Selon Pline, Muziris était une place de commerce fort incommode, attendu que le peu de profondeur du port, ou l’embouchure de la rivière, forçait de décharger les marchandises dans de petits bâteaux, assez loin de l’entrepôt : on avait en outre à craindre les pirates de Nitria. Le pays des Niconidiens offrait un autre port plus commode et plus commerçant, nommé Barace ou Becare, et comme le poivre de Cottonara s’y transportait dans de petites barques, on en peut conclure que Barace était situé dans la contrée de Canara, qui produit encore aujourd’hui le meilleur poivre du pays, ou que ce port n’en était pas éloigné. Malgré mes recherches, je n’ai pu parvenir à déterminer la position des ports de Muziris et de Barace : la côte de Malabar en présente une infinité à qui convient la description que je