Page:Replique des député des manufactures & du commerce de France à MM. les députés de S. Domingue.djvu/25

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Admis à partager les ſublimes fonctions de législateurs d'un grand peuple , ils peſent maintenant dans leurs mains les énormes chaînes ſous leſquelles gémiffoit ce bon peuple , & les impôtsqui l'accablent encore. Qu’ils comparent la déplorable ſituation d’un cultivateur François, dont le revenu eſt la proie des taxes, avec la ſituation d’un cultivateur Américain dont la propriété eſt franche[1]. Ah!qu’au moins, dans cette diſtribution si inégale contre laquelle nous ne réclamons pas, ils renoncent à des prétentions anciennes & injuſtes, qui blessent les intérêts de la patrie, & qu’ils jurent dans son temple de ne plus commercer avec ses ennemis ! C’est le feul ſacrifice qu’elle leur demande, c’eſt le ſeul tribut qu’elle doit leur impoſer.

Signé.
Lesebure,......
Lesguillier,...... Députés de Paris
Rostagny,......
Abeille,...... Députés de Marseille

  1. Il n’y a dans nos Iſles ni vingtième, ni sous pour livre, ni taille, nitaillon, ni gabelles, ni aides, ni devoirs, ni raites , ni induſtrie, ni franc-fief, ni lods & ventes, ni timbre, ni contrôle, ni entrées de villes, ni enfin aucun de ces droits perçus en France ſous tant de formes diverses, & dont la nomenclature barbare ſeroit ſeule un gros livre.