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l’amitié, l’arrêtèrent dans cette ville amoureuse de gloire, qui s’empressa d’adopter ses talens et son nom.

Il existe dans tous les hommes supérieurs un besoin naturel d’être utile aux hommes. Ce sentiment le porta vers l’étude des lois ; l’éclat du barreau tenta son ambition ; il trouva dans cette carrière tout ce qui pouvait satisfaire son cœur, de la gloire et des dangers.

Un jugement prompt, des réparties vives, les traits brillans et imprévus de sa conversation révélaient en lui l’orateur ; mais une santé délicate ne lui permit pas de se livrer au talent de la parole ; et c’est par des écrits pleins d’énergie, de raison, d’élégance, qu’il obtint, jeune encore, la réputation de jurisconsulte et d’homme de lettres.

Il avait la franchise et le désintéressement d’une probité antique ; sa douceur et son inflexibilité avaient quelque chose de vrai et d’incompatible, qui se peignait sur son visage, et inspirait en même-temps la confiance et le respect.

L’indépendance de son esprit ne céda jamais à un intérêt personnel. Il avait consacré ses talens à la vérité ; et nous allons chercher à les