Page:Rességuier - Éloge de Mr Poitevin Peitavi, 1821.djvu/14

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Après l’issue malheureuse de l’insurrection royale de 1799, parmi les prisonniers envoyés devant les Conseils de guerre, c’est-à-dire au supplice, se trouvait un jeune insurgé, M.r Auguste d’Aguin (ici ma reconnaissance se mêle à mon admiration : ce jeune homme était mon cousin germain). M.r Poitevin entreprend de le défendre ; son dévouement aime les chances de cette périlleuse entreprise ; il veut le sauver ou périr avec lui. On espère en vain l’arrêter par des obstacles ou l’intimider par des menaces. Son courage s’accroît avec le danger ; ses mémoires éloquents, ses efforts, sa résistance parviennent à faire déclarer l’incompétence du tribunal ; les bourreaux sont prêts à frapper, il leur dispute, il leur arrache la victime, et en même-temps brise les fers de ses nombreux compagnons d’infortune.

Dans cet habile plan de défense, il fut merveilleusement secondé par le caractère de son jeune accusé. Vaincu, mais fier encore, et tranquillement occupé du succès de sa cause, ce soldat sans tache refusa toujours de répondre à des juges qui n’étaient pas les siens ; au fond des cachots il attendait la mort avec le même sang-froid qu’il avait montré, peu de