Page:Rességuier - Éloge de Mr Poitevin Peitavi, 1821.djvu/17

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esprit tout français éclairait une prétention équivoque, ou frappait un léger ridicule. Ses chansons se popularisaient ; et souvent, pendant les nuits d’été, les chants joyeux du peuple lui rappelaient de vieux refrains qu’il avait oubliés.

L’Académie, jalouse de ses intérêts, reçut en 1785 celui qui lui était désigné par les Muses. Les lettres n’avaient été pour lui qu’une distraction ; elles devinrent tout à coup un devoir facile ; et ses premiers travaux justifièrent tous les suffrages qu’il avait obtenus. Ses compositions sont grandes et simples ; son style, sans effort, passe de nuance en nuance, des pensées fortes aux idées ingénieuses. Il écrivait, comme il parlait, avec de l’inspiration et de la verve. Profond sans être sérieux, gai sans être frivole, il voulait dire les choses comme un autre, et les disait mieux qu’un autre. Il cherchait à être simple ; mais l’élégance lui était naturelle, et l’esprit courait après lui.

Le nouveau Mainteneur apporta dans les assemblées particulières cette finesse d’observation qui naît du sentiment des arts, ce goût classique et pur que donne la méditation des chefs-d’œuvre, et ce mélange de politesse et de savoir qui distinguait les écoles de la Grèce. Sa