Page:Rességuier - Éloge de Mr Poitevin Peitavi, 1821.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 13 )

mouvement dans le paisible monde des lettres. Un insatiable désir de propager les connaissances utiles lui faisait deviner un Athénée, un Lycée cachés dans le fond d’un département. Il n’exista pas dans tout le royaume une société rassemblée au nom des arts, qui ne devint tributaire envers nous de ses lumières et de ses travaux.

C’était l’amant, le défenseur, le chevalier de Clémence Isaure. IL était prompt à venger ses affronts, et toujours prêt à soutenir ses droits. Son cœur avait pour elle les tendres susceptibilités de l’amour. Oubliant une offense personnelle, et ne pardonnant pas le plus léger outrage envers l’Académie, nous l’avons vu poursuivre de toute sa haine ce dédaigneux Marmontel, qui, après avoir brigué et obtenu nos couronnes, eut l’ingratitude de les mépriser. Il ne prononçait jamais son nom que comme une injure, et, pour exprimer en peu de mots son ressentiment contre quelqu’un, il disait : Je le hais comme Marmontel. On souriait à ce fanatisme littéraire ; mais on admirait le principe d’un si généreux enthousiasme.

Un homme d’un esprit infini[1], marche

  1. M. Pinaud, Conseiller à la Cour royale de Toulouse, qui a succédé à M. Poitevin dans les fonctions de Secrétaire-perpétuel.