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LA JOLIE GAZIÈRE

Ha ! que l’amour
Est chose jolie, etc.,


sa compagne par la romance de Sancho Pança :


Je m’en revenais en chantant,
J’aperçus une fillette :
V’là, dis-je, un morceau tentant ! etc.


Le vieillard surpassa les deux jeune filles, dans la chanson suivante :

J’ai blanchi dans ces hameaux,
Entre les amours et les belles :
J’ai vu naître ces ormeaux,
Témoins de vos ardeurs fidèles ;
Du plaisir que j’ai goûté,
J’aime à vous voir faire usage ;
Tout plaît de la volupté,
Jusques à son image.


La moucharde chanta aussi d’une voix rauque et enrouée une chanson de guerre, relative à l’amiral anglais Vernon :

Écoutez la relation
Sincère et véritable,
De la grande expédition
À jamais mémorable,
Qui fera l’admiration
La faridondaine, la faridondon,
De tous les siècles à venir, biribi,
À la façon de Barbari, mon ami, etc.


On voulut faire chanter Colette ; mais il lui fut impossible : elle était… ivre, au moyen de ce qu’on avait mis dans son verre. Elle parlait cependant encore de s’en retourner, mais en balbutiant : elle s’endormait. On la déshabilla, et on la mit au lit.

Cependant Manon, qui savait où avail été son amie, l’attendait avec impatience : elle avait pleuré, en parlant pour elle à sa belle-mère ; elle avait répondu aux craintes de cette bonne femme, et elle l’avait assurée,