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LA VIE DE MON PÈRE

raconté devant moi, pendant mon enfance, de son séjour à Paris et de Mlle  Pombelins, il me vint une idée vive, lumineuse, digne du Paysan-Paysanne pervertis (i). Je réfléchis sur tous les traits sortis de la bouche d’Edme R… (Restif) et je composai sa vie. Je ne revis pas ce petit ouvrage ; je le livrai à l’impression, en achevant de l’écrire. Aussi, tout y est-il sans art, sans apprêt ; la mémoire y a tenu lieu d’imagination. Cette production eut un succès rapide ; ce qui doit étonner : elle n’était faite ni pour les petits-maîtres, ni contre les femmes, ni pour dénigrer la philosophie : les bonnes gens seuls le pouvaient acheter. Apparemment ils donnèrent le ton, pour la première fois. C’est dans la Vie de mon Père que j’ose inviter les prêtres au mariage (2). » Le second passage (3) donne sur la Vie de mon Père quelques détails intéressants : « Cet ouvrage, le plus estimable des miens, et celui dont le succès a été le plus général, me fut inspiré tout à coup, en finissant l’impression du Nouvel Abeilard, à laquelle j’avais travaillé sans relâche. Je mis la main à la plume avec ardeur, et je l’écrivis tout d’un trait, car je ne fus pas occupé d’autre chose, tant que l’impression

(i) Le Paysan perverti parut en 1775 ; la Paysanne pervertie, qui lu fait suite, en 1789. (2) Tome X de l’édition originale (1794-97), p. 2878. (3)T. XVI, p. 47.7.