Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/184

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rendévous était au café. Ainsi, tandis que je guettais, assis sur une pierre, on se parlait tout à l’aise. Mais, le mardi 9, je les suivis, je les vis entrer, et j’entrai un instant après.
Je les saluai, et je m’assis : Lavalette ne me dit rien ; je ne lui parlai pas. Il s’en ala : j’affectai de la morgue. Il quitta la place, et moi, je grondai Sara, mais à demi-voix. Elle était furieuse[1], je l’étais également. Florimont était avec elles. Il faut que la date de l’arrivée de ce Florimont soit effacée, car je ne la retrouve pas : ce fut aux environs de la mi-Juillet.
Nous allâmes à Saint-Denis, le lendemain de son arrivée. Sara fut assés aimable, excepté au retour : elle brûlait d’arriver, parce que Lavalette devait venir le soir[2]. Je lui donnai, en partant, la chaîne à brillant de la montre achetée pour Virginie ; mais cette montre ne fut donnée ni à l’une ni à l’autre de ces deux filles ; elle est, maintenant, à Mariane, cadette de ma fille Agnès.

  1. Dans Monsieur Nicolas, la querelle du café est suivie d’une visite à Lamontette. Nicolas voulait se décharger de certains propos que madame Debée lui avait attribués. Il y a aussi une autre scène, non rapportée ici, où il reproche à Sara de se laisser solder par lui, tout en favorisant Lamontette.
  2. Voir Monsieur Nicolas : Florimond, revenant de voyage, laisse ses malles à Saint-Denis. On fait la partie de les aller chercher. Sara est triste ; elle craint de manquer, le soir, son rendez-vous avec Lamontette. La mère engage Nicolas à empêcher leur rencontre en prolongeant la promenade. Il s’y refuse. Le surlendemain, Sara va chez Lamontette, qui lui rend sa visite deux jours après. Ici se place, dans Monsieur Nicolas, la scène de notre § 86 et la résolution de déménager du § 101, résolution affermie bientôt par la fausse nouvelle que Lamontette a promis le mariage.