155. 13 f. Video Sara et consolor. (Je vois
Sara et je la console.) Elle était réellement
effrayée des menaces de Lavalette.
156. 14 f. Consolor Sara, Dumont. (Je console
Sara, et j’engage Dumont à la rassurer.)
157. 15 f. Consolor. Gelidat horridè. (Je la
console ; il gèle horriblement.) J’étais redevenu l’ami, le confident uniq[1] de Sara.
158. 16 f. Amicus ego Saræ. (Je suis ami de
Sara.) Voilà la faiblesse du cœur humain ! J’ai
l’âme sensible, attachante, et je brise difficilement mes liens. Il est vrai que la jalousie les
avait resserrés ; mais ce moyen, en les resserrant, affaiblit bientôt leur énergie. Une preuve
que je n’étais pas ému comme autrefois, c’est
qu’il n’y a pas de date, depuis cet instant, jusqu’au 11 mars.
159. ii mart. Quœrela ob dicta Amé. (Querelle
à cause des discours des demoiselles Amé.)
Réconcilié avec Sara, il semble que je devais
être mieux que jamais avec cette fille ; mais il
y a cette différence, entre les honnêtes femmes
et les Sara, que ces dernières ont l’âme aussi
vile, méchante, vindicative, que les premières
l’ont bonne, douce, compatissante. Sara savait
qu’en plus d’une occasion, je m’étais un peu
émancipé sur son compte, en parlant à Lavalette, ou à Las, et elle aurait été au comble
de ses vœux si elle avait su en tirer parti pour
- ↑ Un des principes de Restif, en matière d’orthographe, était d’écrire les masculins différemment des féminins.
Therrin dans le Journal de Nancy. Restif y répond avec sang-froid : « Je déclare que le critique, quel qu’il soit, n’a pas relevé la moitié de mes fautes, quoiqu’il m’en prête beaucoup que je n’ai pas faites » (V. le § 252.)