Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/231

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commencé, comme si tout était certain, laissant quelque chose à ce que les dévots nomment la Providence, mais je tâchais de la diriger, cette Providence, par la sagesse de mes combinaisons, comme on doit le voir, aux dates suivantes.

Rochelle. Ce seul mot ne dirait rien ; en voici l’explication : ma femme avait résolu de me faire quitter Paris, croyant mes affaires finies, ou prêtes à l’être, et s’imaginant que je fuirais, et que je lui laisserais la direction de tout. Elle avait pris ses arrangemens avec Fontanes et Joubert, ses deux confidens, qui dès lors me trahissaient, et me prêtaient des confidences que je ne leur avais pas faites, le 10 Auguste, lendemain du dîner avec Milran. En conséquence, elle me dit, à dîner, qu’une nommée Rochelle[1], femme entretenue, amie de la petite Levé, graveuze, et la méchante femme de la nouvelle intitulée, La Fille instrument de vengeance, était venue pour lui chanter pouille, comme m’ayant donné le sujet de cette nouvelle. Elle ajouta que cette femme alait se plaindre à M. le Garde-des-Sceaux : comme la Rochelle est réellement coupable, je m’en inquiétai peu ; j’avais bien d’autres craintes ! Ma Paysane rayée ! Ces discours de M. Lenoir[2], que je ne concevais pas, n’en étant point connu ; mes figures du

  1. Agnès Lebègue avait présenté à son mari madame Rochelle, femme laide, mais spirituelle, pour lui faire oublier Sara et le préserver de mademoiselle de Saint-Léger ; quand il en fut las, elle chercha à lui procurer une « idiote charmante », la petite Levé (Monsieur Nicolas).
  2. Lieutenant de police.