Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/267

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fondement dans la pierre, rectif[1] de la bretone. J’écrivis dessous, le lendemain, ce qu’on a vu plus haut, au 27 8bre : Hic nomen meum inscripserunt hydrofori. Une autre fois, le 24 auguste, des cuisinières me remarquèrent, quoique je n’écrivisse pas, et dirent entre elles : « Le voilà qui va écrire ! etc. » Mais je ne fus jamais attaqué comme hier 6 9bre ! Ce matin, j’ai été sur l’Ile, et j’y ai écrit.

554. 7 9b. - Heri horâ 5d injuriam a pueris insulæ istius. Je passais donc, vers les quatre heures, lorsque les enfants, qui sortaient en grand nombre du Salut, et débouchaient par la rue Poulletier, se mirent à courir après moi, en criant. Il y avait, surtout, un grand poliçon de plus de cinq pieds deux pouces, en saro de laine, qui avait l’air d’un mendiant, qui vint me regarder sous le nez. Je continuai ma promenade, sans paraître faire attension à cette canaille (car ce nom aussi avilissant qu’expressif est celui qui convient parfaitement à des poliçons qui insultent en criant). Ils me poursuivirent jusqu’à la pointe de l’Ile, sans que je sourcillasse : j’avais de cruels mouvements ! Dans ces occasions, la nature, qui souffre, nous porte violemment, à user de notre force, pour repousser l’injure. Mais je me contraignis. Je présume qu’un poliçon de compagnon-imprimeur, qui a travaillé pour moi, nommé Angelot, et qui demeure dans l’Ile saint-Louis, est l’auteur de ces attroupemens : c’est un

  1. Il écrivait son nom Restif, Rétif ou Rectif.