Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/332

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La sœur n’y va pas ! C’est une mortification. J’irai avec mes filles. Le soir, en vain chés Bralle absent. J’ai fait les deux pages de prospectus. Aux échecs deux fois, avec Nougaret.

708. 28 ap. Matin, quatre pages des Filles à marier, et C Parisiennes 2de . Je verrai demain ce qui sera arrivé ; nous avons été à l’Officieux[1] et à l’Habitant de la Guadeloupe, mes filles et moi, à Pamfithéâtre. Morel est venu au bout d’une demi-heure ; Pons de Verdun était au parterre, et Chamois derrière moi. Mes filles sont revenues en voiture, et moi avec Morel, à pied. ma Londo ! que n’y étiez-vous !

Avant-hier, Nougaret m’a dit qu’on m’attribuait les ouvrages de la Reynière. Quand donc les aurais-je faits ? La Reynière ne souffrirait pas un seul mot d’une autre plume ; en quoi nous nous ressemblons. Cela m’a fait de


    las t. V, p. 185.) Le § 823 montre que Restif finit par réaliser son désir d’aller au spectacle avec elle. Voici une lettre adressée par lui à mademoiselle Londo ; elle est extraite du Mémento dont nous parlons page 323 et dans l’introduction : « Il serait difficile d’exprimer combien vous étiez adorable, hier. Cependant j’entrevoyais que vos charmes ne devaient pas tout leur éclat à votre parure. Elle était délicieuse, sans apprêt, surtout ce soulier paré si propre, sur lequel le blanc jouait si bien. Mais de retour chés vous, le soir, vous n’étiés pas moins jolie sous un déshabillé bleu à manches blanches. Que j’ai envié le sort de la dame à laquelle vous avés pris un baiser ! Si l’on me donnait le choix de vous couvrir de cent mille baisers ou d’avoir cent mille livres de rentes, je ne préférerais celles-ci que pour les parta- ger avec vous et me donner un droit exclusif à la somme totale des baisers de votre jolie bouche, des regards de vos beaux yeux. »

  1. L’officieux, comédie en trois actes, en prose, par le marquis de la Salle, représentée pour la première fois sur le théâtre italien, le 18 août 1780.