Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/56

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dominum Pelletier, il prit le parti de mettre la marquise au nombre de ses Muses : c’est elle[1], et non, comme on l’a dit à tort, la marquise de Marigny, qui est l’héroïne des Nuits de Paris, sous le nom de la marquise de M***.

Il convient ici de chercher jusqu’à quel point ces Nuits de Paris peuvent être classées parmi les mémoires personnels de Restif. Cela ne nous éloigne point de notre sujet, puisque ce sont précisément les Inscriptions qui vont nous servir à déterminer la limite exacte entre le roman et la réalité.

Dans les premières lignes de notre manuscrit, on lit l’inscription suivante : 5 novbris 1779, malum[2], à propos d’une maladie dont Restif souffrait.

Elle se retrouve dans les Nuits, mais avec une autre signification. Il ne s’agit plus de maladie, mais de la marquise de Montalembert : « Ce soir je sortis de bonne heure pour aller sur l’île… Arrivé sur le quai d’Orléans, mes yeux se portèrent sur la première date que j’eusse écrite, à pareil jour, en 1779 : 5 novbris, malum. Je ne saurais exprimer le sentiment d’attendrissement que j’éprouvai en me reportant à l’année précédente, en me rappelant ma situation, au même instant, à la même place, et la peine qui m’avait fait écrire le mot malum, relatif à Madame de M… Une foule d’idées se présentèrent : je restais

  1. V. la note 2 de la page 261.
  2. V. la page 3.