Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/83

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ture des deux genres et même la noblesse chez M. Le Pelletier de Morfontaine ; l’auteuraille, la médicaille, l’intrigaille, l’actriçaille, la charlatanerie de tous les genres chez mon ami Guillebert, qui se plaisait à me faire étudier ce monde-là ; la finançaille chez M. de la Reynière père ; tout le monde chez son fils[1]. »

Il ne pouvait, d’ailleurs, qu’être flatté de la cause première de politesses qui honoraient en lui l’écrivain. S’il était recherché, c’était « comme un objet rare, que personne n’avait eu et qu’on était bien aise de montrer ». Mais c’étaient Le paysan et la paysanne pervertis qui le mettaient en relief, et les compliments faits à l’homme allaient droit à son œuvre.

V
SON CARACTÈRE.

Les précédents chapitres ont déjà permis de juger le caractère de Restif. Nous achèverons de le peindre en quelques traits.

Nous avons vu qu’il aimait les compliments. Pour la même raison, il ne pouvait supporter le blâme. Malheur à qui s’avisait de le critiquer ! Menteur, infâme, misérable faussaire, aussi méchant, sot, lâche, que méchant écrivain, telles sont les épithètes dont il salue l’auteur d’articles parus dans le Journal de Nancy (1782). Il faut dire que le second de ces articles était

  1. Monsieur Nicolas, t. XI, p. 147.