Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/85

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as appris à l’homme à s’apprécier, non par le rang, non par les richesses, fruits du crime ou du hasard, mais par ses mœurs, par son travail, et ce travail lui-même par son degré d’utilité dans l’état social. Oui, je t’admire, même en te critiquant ! »

Mais Restif ne voulait que l’admiration, sans nuance, et Marlin s’en aperçut à ses dépens. Grand fut son chagrin. Bientôt, n’y pouvant tenir, il écrit à un ami que, malgré ses raisons légitimes d’en vouloir à Restif, il continue sa ferveur « au peintre des portraits vigoureux de La Paysanne pervertie, et à celui qui copie si fidèlement la nature ». En outre, deux de ses lettres au censeur Toustain-Richebourg[1] montrent son désir de réconciliation. Restif s’empresse de les publier, il en fait juges ses lecteurs, leur demandant s’il peut consentir à revoir M. Milran : « Si trois personnes sensées pren- nent la peine de lui donner leurs conseils et de les motiver, M. Jeandevert-Saxancour (Restif) se rendra volontiers à leur décision. » Nous ne savons si les hommes sensés répondirent à l’appel, mais le, raccommodement eut lieu.

Les rancunes littéraires sont trop vives pour durer. Restif se réconcilia de même avec Mer- cier, avec l’abbé de Fontenay, avec Mlle  de Saint-Léger, avec le dessinateur Sergent, qui n’avait pas trouvé de son goût les gravures, des Contemporaines, avec l’acteur Granger auquel il reprochait d’avoir empêché la représentation d’une de ses pièces[2].

  1. Les Contemporaines, 2e édition, t. XXVII.
  2. V. la note 1 de la page 277. On trouve, dans Mon-