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1re  Année * No 5
Mardi 17 Novembre 1903

REVUE MUSICALE DE LYON

Paraissant le Mardi de chaque Semaine, du 20 Octobre au 20 Avril

Léon VALLAS
Directeur - Rédacteur en Chef

Principaux Collaborateurs
L. AGUETTANT ; Fernand BALDENSPERGER ; Gabriel BERNARD ; M.-D. CALVOCORESSI ; M. DEGAUD ; FASOLT et FAFNER ; Henry FELLOT ; Daniel FLEURET ; Albert GALLAND ; Pierre HAOUR ; Vincent d’INDY ; JOWILL ; Paul LERICHE ; René LERICHE ; Edmond LOCARD ; Victor LORET ; A. MARIOTTE ; Edouard MILLIOZ ; J. SAUERWEIN ; Georges TRICOU ; Jean VALLAS ; Léon VALLAS ; G. M. WITKOWSKI

Musique d’église

i

Nous voudrions, en quelques articles, dire pour les lecteurs de la Revue Musicale de Lyon, ce qui, à notre sens, fait le fond de la question de la musique dans l’Église catholique de France.

Avant de dire ce que doit être la musique d’Église, il nous faut dire sommairement ce qu’elle est actuellement, ou mieux ce qu’elles sont.

Hélas ! oui, ce qu’elles sont, les musiques d’église, car nous nous voyons obligés d’employer au pluriel ce terme qu’il serait si bon et si nécessaire d’employer au singulier ; comment, en effet, ranger dans la même catégorie des formes d’arts aussi disparates, parfois même aussi contradictoires que le sont les musiques actuellement usitées dans nos églises catholiques ?

Nous n’avons pas la prétention de passer en revue les différentes provinces, ni, à plus forte raison, toutes les villes de France et de dire ce qui se chante et ce qui se joue aux quatre coins de notre pays. Nous en serions d’ailleurs fort empêchés, car les documents nous manquent. Mais ayant suivi pendant deux années à Paris par nous-même et, de Paris dans le reste de la France par des renseignements

précis, le mouvement musical religieux, nous pouvons sans trop de chances d’erreur, réduire à quelques points généraux les observations faites par nous ou par d’autres.

Et d’abord, dans la plupart de nos églises, le plain-chant, je ne dis pas le chant grégorien, est simplement omis ou traité avec une désinvolture et une inintelligence au regard desquelles l’omission simple est préférable. À qui ou à quoi la faute ? À quoi ? Aux éditions d’abord, qui, très diverses et remaniées au xvie et xviie sans respect pour la tradition, n’offrent guère qu’une succession de notes sans rythme, et, par suite, difficiles à chanter et surtout à rendre supportables ? À qui ? Aux desservants des églises, trop souvent ignorants d’un art dont l’étude fait cependant partie de leur éducation sacerdotale ; aux chantres, dont le nom devrait être parfois changé en celui de crieur public.

Assurément, il ne faut pas méconnaître le progrès considérable réalisé en bien des endroits : plusieurs églises, églises de grandes villes, comme Saint-François-Xavier, à Paris, Saint-Vincent-de-Paul, à Marseille, églises de village, comme celle de Vouvant, en Vendée, églises de communauté, comme celle des Bénédictines de la rue Monsieur, à Paris, ou celle de la