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dis que, là-haut, dans l’Olympe, les dieux sourient immuablement aux vains efforts des Prométhés modernes. (Je n’aime pas beaucoup cette dernière phrase… Mais, en appliquant le sens à Wagner, elle peut devenir admirable.)

Claude Debussy.

Musiques d’Église

L’abondance des matières d’actualité nous oblige à renvoyer à un prochain numéro la suite de l’article de M. Jean Vallas sur les Musiques d’Église. La fin de cette étude sera consacrée au rythme dans le chant grégorien.

Cette étude est d’autant plus importante que le rythme du chant grégorien est en général à peu près ignoré dans les églises de France. Nous en avons encore eu la preuve dimanche dernier en assistant à la grand’messe pontificale de la cathédrale Saint-Jean.

Quel n’a pas été notre étonnement en constatant que, dans cette église, le plain-chant est scandé et martelé de la manière la plus inexacte ; il serait pourtant facile, étant donnée la composition de la célèbre maîtrise primatiale qui comprend exclusivement des clercs connaissant le latin, d’obtenir que le chant grégorien soit interprété en suivant l’accent oratoire, base, comme on le sait, de tout le système rythmique du plain-chant.

Nous aurons du reste l’occasion de revenir dans notre prochain numéro sur la musique exécutée à cette grand’messe pontificale de la fête de Pâques.

L. V.

Nous annoncerons toutes les œuvres musicales et les ouvrages se rapportant à la musique adressés à la Rédaction et nous rendrons compte des plus importants.

Chronique Lyonnaise

GRAND-THÉÂTRE


L’administration municipale du Grand-Théâtre est pleine d’attentions pour les spectateurs qui assisteront aux représentations de l’Anneau du Nibelung. Voici en effet le communiqué aux journaux du 1er  avril.

Hier soir, la répétition générale de l’Or du Rhin a eu lieu d’une façon remarquable. On pourrait jouer la pièce sans baisser le rideau, comme à Bayreuth, si l’administration ne jugeait bon de laisser reposer le public pendant deux entr’actes.

C’est sans doute aussi pour ne pas fatiguer le public que cette aimable administration a fait dans le Crépuscule et dans la Walkyrie les coupures absurdes qui rendent parfaitement incompréhensible l’œuvre de Wagner, déjà un peu embrouillée en soi. Nous ne pouvons pas nous fâcher de procédés si courtois, qui, à vrai dire, ne nous flattent guère, mais pourquoi M. Broussan s’arrête-t-il en si bon chemin ?

Il serait logique de sa part, pour ne pas fatiguer l’attention du public, de couper la première partie du Crépuscule des Dieux qui est un peu longue, en trois ou quatre actes et le dernier acte en deux autres également. La Gœtterdæmmerung en sept actes ne serait pas plus ridicule que le Rheingold en trois…

Nous reparlerons de cette question des coupures dans notre compte rendu de la semaine prochaine.

L. V.

Voici à titre documentaire, les dates de création et les distributions des différentes journées de la Tétralogie à Lyon.

La Valkyrie : 4 janvier 1894 ; directeur, M. Dauphin ; chef d’orchestre, M. Luigini. Mme Fiérens, Brünnhild ; Mlle Janssen, Sieglinde ; M. Lafarge, Siegmund ; Mlle Desvareilles, Fricka ; M. Seintein, Wotan ; M. Sylvestre, Hunding.

Siegfried : 15 février 1901 ; directeur, M. Tournié ; chef d’orchestre, M. Miranne. M. Scaremberg, Siegfried ; Mme Lafargue,