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LES ROMANTIQUES
ET LES PARNASSIENS
DE 1870 À 1914[1]

la poésie lyrique

Des quatre vents hugoliens, un seul a trouvé la voie libre. C’est le lyrisme. La poésie lyrique seule vit, de 1870 à 1930, une vie normale. Elle conserve ses saisons. Elle a ses révolutions, et même une des plus étonnantes de l’histoire littéraire la naissance du vers libre.

Les premiers poètes de la Troisième République se confondent naturellement avec les poètes du Second Empire. Et les dernières années du Second Empire sont, en poésie comme dans presque tous les autres domaines littéraires, marquées par la disparition en bloc de la génération romantique. Lamartine est mort en 1869, ne comptant plus, comme poète, que dans l’Université et dans les provinces : il attendra vingt ans son Retour des Cendres. Des quatre maîtres et maréchaux du Parnasse, les Tétrarques, Baudelaire est mort, Théophile Gautier disparaîtra en 1873. Seuls, Leconte de Lisle et Théodore de Banville maintiennent un duumvirat parnassien. Mais, en poésie, mort et vie ne s’entendent pas d’abord des personnes physiques. Il y a longtemps que Gautier avait cessé d’agir quand il mourut. Au contraire, c’est sous la République que

  1. Voir la Revue de Paris du 15 juin