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LA QUESTION ROMAINE
EN 1862[1]


Au mois d’octobre 1861, date où commence la série de documents sur lesquels cette étude est établie, le traité de Villafranca n’a que deux ans de date, mais il semble déjà frappé de caducité. Le roi François II a capitulé à Gaëte, il y a huit mois, et s est retiré a Rome, où sa présence auprès de la Cour pontificale complique la question rom a in n Ganbaldi, le vainqueur de Marsala et de Palerme, rêve de nouvelles conquêtes. Le comte de Cavour, dont la main conduisait si bien les difficiles affaires, est mort il y a cinq mois. Le pape Pie IX, bien qu’il soit protégé dans Rome, depuis treize ans déjà, par les troupes françaises, fait entendre ses revendications de souverain temporel lésé, sur un tel ton qu’il semble avoir oublié toute gratitude et même perdu tout esprit politique.

Napoléon III poursuit, sans se décourager, son dessein chimérique peut-être, mais, en tout cas, généreux, de réconcilier la papauté avec le royaume d’Italie. L’Angleterre protestante appuie, de tout son pouvoir, le nouvel État. L’Autriche catholique et réactionnaire boude le roi Victor-Emmanuel, tout en s abstenant de prêter aucun concours

  1. Extrait d’un volume en préparation, intitulé Pages de l’histoire du Second Empire, d’après les papiers inédits du ministre Thouvenel, que son fils, M. Louis Thouvenel, doit publier dans quelques mois.