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LA REVUE DE PARIS

d’ailleurs, dansant, mariés, aimables à leur façon et, quoique très croyants, assez peu dévots. Je n’irai à Londres que dans dix jours, car je dois passer huit jours à la campagne auparavant chez M. Lockard, un membre du Parlement, ami de mes amis.

Mille respects à Madame, et amitiés à Paul, à Boulanger, à Émile Deschamps, si vous le voyez. — Si vous m’écrivez, que ce soit ainsi :

M. Sainte-Beuve
Tubney lodge
Near Oxford
Angleterre (England)

mais ne vous gênez pas, malgré tout le plaisir que j’aurais à voir de votre main. D’ailleurs je serais quelque temps avant de pouvoir vous lire, car votre lettre me trouverait déjà parti pour Londres ou chez M. Lockard.

Je n’ai pas encore répondu à M. Saint-Valry ; faites-lui en mes excuses, si vous lui écrivez.

Adieu encore, et quelquefois un souvenir, je vous en prie.

Votre bien dévoué ami,
Sainte-Beuve

Mes respects à M. Foucher.

Sainte-Beuve était de retour en septembre 1828. Peu après, il communiquait à Victor Hugo des feuillets manuscrits, en le priant de les juger :

Lisez, mon cher ami, ces quelques misérables pages. Tâchez de vous mettre à la place de celui qui les écrit pour les comprendre et les excuser. Si vous croyez franchement qu’il n’y ait pas scrupule et honte à dévoiler ainsi des nudités d’âme, dites-le-moi et je les livrerai au public, ne serait-ce que pour me donner le plaisir d’une sensation nouvelle. Si vous y voyez inconvenance et ridicule, dites-le-moi aussi franchement et j’enfouirai vite sous clef toutes ces confidences perdues entre vous et moi.

Toujours à vous,
Sainte-Beuve