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Que lisons-nous dans le Coran lui-même ? — « C’est Dieu qui donne la vie et la mort[1] ». — Quand il a résolu quelque chose, il lui suffit de cette parole : « Sois, et la chose est[2] ». — « Nous avons donné notre parole à nos pieux serviteurs[3] ».

Et en d’autres endroits : « Dieu dira : Ô Jésus, fils de Marie, souviens-toi des bienfaits que j’ai répandus sur toi et sur ta mère, lorsque je t’ai fortifié par l’Esprit de sainteté[4] ». — « Dieu a réellement adressé la parole à Moïse[5] ». — « Et Marie, fille d’Imran, qui a conservé sa virginité intacte, nous avons soufflé en elle de notre esprit. Elle crut aux paroles de son Seigneur et à ses livres (Saintes Écritures) ; elle était du nombre des personnes pieuses[6] ».

Tous les Musulmans disent : Le Coran est la parole de Dieu. Or toute parole en appartient à un être vivant et intelligent ; ce sont là des qualités essentielles, des attributs personnels qui diffèrent les uns des autres, tandis que Dieu est unique, en Lui tout est simple et indivisible.

Le Coran commence par ces mots : « Au nom du Dieu clément et miséricordieux ». Pour nous, Chrétiens, nous résumons les attributs de Dieu en ces trois mots : Père, Fils et Saint-Esprit ; par là nous désignons un être vivant et intelligent, parce que parmi les attributs de Dieu, il n’en est aucun qui ne renferme en lui l’idée de vie et d’intelligence. Nous lisons dans le Coran : « Invoquez Dieu ou invoquez le miséricordieux : de quelque nom que vous l’invoquiez, les plus beaux noms lui appartiennent[7] ».

Quand nous disons que le Christ est Fils de Dieu, qu’il est engendré par lui de toute éternité, nous voulons signifier par là que Jésus est de toute éternité Fils ou Verbe, et que le Père est de toute éternité Père ou intelligence. Quand vint la fin des temps, c’est-à-dire le temps de l’apostasie et de l’impiété, Dieu

  1. ii, 260.
  2. ii, 111.
  3. xxxvii, 171.
  4. v, 109.
  5. iv, 162.
  6. lxvi, 12. On sait que Mohammad confond la Très Sainte Vierge Marie, mère de Dieu, fille de Joachim, avec Marie, fille d’Imran et sœur de Moïse et d’Aaron.
  7. xvii, 110.