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l’autel ; on parlait du sac de Rome par les pillards du connétable de Bourbon, en 1527. Toutefois, les cadenas étaient en parfait état de conservation. Depuis 1521 jusqu’en 1903, pendant près de quatre siècles, on évita toujours de vérifier le contenu de l’autel. On raconte même que Pie IX étant venu un jour avec l’intention de le faire ouvrir, s’en retourna sans en avoir rien fait, en s’écriant : « Mai ! mai ! » (Jamais ! jamais !). Il était pourtant
Fig. 2. — Coffret de Cyprès du pape Léon III.
du plus haut intérêt archéologique et historique de savoir si les fameuses croix et les reliquaires mentionnés au XIIe siècle par Jean Diacre étaient encore là. Un hasard amena l’ouverture de la fameuse grille et de l’autel. Le T. R. P. Jubaru ayant eu besoin, pour un livre qu’il écrivait, d’examiner la relique du chef de sainte Agnès, qui s’y trouvait d’après les anciens catalogues de reliques, obtint un rescrit pontifical ordonnant l’ouverture ; et, malgré ce rescrit, il eut la plus grande peine à atteindre son but. La grille dut être forcée, ainsi que la porte de bronze aux inscriptions d’Innocent III et de Nicolas III, et l’on se trouva en présence du coffre de bois de cyprès de Léon III, intact, avec l’inscription en creux du IXe siècle : + leo indignvs | dei famvlvs | tertivs episcopvs | fecit, et celle-ci, peinte sur fond d’or au XIIIe siècle : | , OU Sancta Sanctorum. Le P. Jubaru y retrouva le « chef de sainte Agnès » dans un coffret d’argent très simple, portant sur le couvercle l’inscription du pape Honorius III, qui l’avait fait faire. Là