Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/396

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LES DUMONSTIER 325 ladite maison est prononcée au profit du poursuivant, le 18 mai 1618. Voici donc notre artiste propriétaire d'une maison en Auvergne. Le fait n'a pas en lui-même grande importance ; il indique tout au moins que Pierre se trouvait, jeune encore, dans une situation de fortune aisée. C'est encore à notre regretté confrère et ami que nous devons la men- tion d'une tête de Christ, tirée de la Dispute du Saint-Sacrement et portant cette double inscription: en haut, Ra. Urb. in. in Vali., et au bas : Pelrus Du Monsiier Parisiensis faciebal Romoe, 1642. Légende doublement pré- cieuse, en certifiant la présence de Pierre II à Rome en 1642, et en nous révélant qu'il occupait parfois ses loisirs à tailler le cuivre. Car, cette fois, il ne saurait exister le moindre doute sur l'auteur de la planche, puis- qu'elle porte sa signature. M. Duplessis, l'ancien conservateur du Cabinet des Estampes, possédait le portrait de Pierre Dumonstier par Daniel. Ce dessin représentait un homme jeune encore, — il aurait été exécuté vers 1620 — avec la légende suivante : «  Pierre Du Monsiier, fils d'Etienne Du Monsiier, par Daniel Du Monsiier ». On a vu que Daniel inscrivait souvent le nom de ses modèles au bas de ses portraits, et la légende de celui-ci s'accorde par- faitement avec la généalogie de la famille, telle qu'elle résulte de nos documents1. On posséderait donc là une effigie authentique de Pierre II à l'âge de trente-cinq ans environ. Maintenant que les dates essentielles de la vie de Pierre Dumonstier sont bien établies, on possède une base certaine pour étudier ses oeuvres et pour rejeter celles qui lui auraient été attribuées indûment. Ainsi, tous les dessins antérieurs à 1600 ou 1605, même signés du nom de Pierre Dumonstier, ne sauraient appartenir à l'artiste qui nous occupe en ce moment. Il faut donc lui enlever les portraits de Legangneur et de Jean de Beaugrand, gravés par Thomas de Leu. Ils sont peut-être de la main de Pierre Ier, certainement pas de celle de Pierre II. Jal a signalé une tête de Turc, au crayon mélangé de pastel, portant cette inscription : «  Pelrus Du Monsiier Parisiensis faciebat Romai, 1623 ». Celle légende, si elle est bien de la main de l'artiste, ce qui reste à vérifier, donnerait une précieuse indication biographique constatant sa présence à 1. M . Bouchot, dans ses Portraits aux crayons, etc., p. 82, a contesté l'authenticité du portrait à cause de l'âge du personnage; mais il ignorait l'existence de Pierre II.