466 LA REVUE DE L'ART conservé les traits de Paul de Musset, son frère. Elle présente avec la peinture de Delacroix des points de contact indiscutables : il y a évidem- ment un air de parenté entre les deux personnages. On objectera que les deux frères Musset se ressemblaient beaucoup. Sans doute, mais ce qui suffisait à les distinguer, c'était précisément la couleur de leurs yeux, de leurs cheveux et de leur barbe. Or, qu'on se souvienne des cheveux châtains et des yeux bruns de l'aîné des Musset, dans le tableau du musée Carnavalet : qu'on se rappelle aussi que Paul de Musset avait six ans de plus que son frère, soit trente-quatre ans au temps où Delacroix le remerciait des démarches qu'il avait faites pour sa candidature à l'Institut (1838). On sera peut-être moins pressé de con- clure... Et, il me semble, pour ma part, infiniment probable que M. Stanislas Meunier possède un très intéressant et très remarquable portrait de Paul de Musset par Eugène Delacroix, que rend plus précieux encore cette particularité d'avoir été offert par l'auteur au poète des Nuits. EMILE DACIER MUSSET ET BALZAC. Gravure de Geniole, publiée par le Mercure de France en 1835
