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LA CORÉE.


(TIOCENCOUK.)


Du centre même de la côte orientale du continent Asiatique, se détache une péninsule qui, s’allongeant vers le midi, sépare la mer du Japon de cette autre mer aux eaux argileuses que l’on a si justement appelée la Mer Jaune. Elle a, y compris les parties voisines du continent qui en dépendent, 900 kilomètres du nord au sud, 200 de largeur moyenne, et, d’après une évaluation assez exacte, environ 13,500 lieues carrées ou 26,700,000 d’hectares, les 53/100e de la France, la moitié à peu près. Au nord, elle touche aux bassins du Soungari-oula et de l’Ousouri, deux affluents de l’Amour, le grand fleuve du pays des Man-tchéou, les conquérants de la Chine ; au nord-ouest, au Liao-toung, l’une des premières conquêtes de ce peuple, avant qu’il ne s’emparât de l’Empire du milieu. Elle est séparée des uns par la chaîne neigeuse des Golmine-Chanyâne-Aline ou la Longue-Montagne Blanche, et de l’autre, par une partie de cette barrière de grands pieux[1] qui l’enveloppe de toutes parts comme un parc immense.

  1. Le Liao-toung a une limite d’une physionomie toute particulière. Les empereurs chinois de la dernière dynastie, pour la mettre à l’abri des incursions des Man-tchèou, l’ont fait envelopper d’une ligne de pieux élevés qui a près de 900,000 mètres (200 lieues de France) de développement, et que l’on traverse par des portes, touka. Elle vient s’appuyer, au sud-ouest, sur l’extrémité orientale de la Grande--