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À une époque dont on n’a pas gardé le souvenir, la partie méridionale de la péninsule dont nous parlons ici fut occupée par un peuple venu sans doute du nord, et que les historiens chinois appellent les Han. Ils se partageaient en trois branches, Ma-han, Pian-han et Chin-han, ce qui fait qu’on les appelle aussi Sian-han ou les Trois-Han ; ils ressemblaient aux Japonais tant par leur extérieur que par leurs mœurs et leurs usages. Ce peuple ne fut pas à l’abri des révolutions politiques qui agitent toutes les sociétés. Cinquante-sept ans avant notre ère, un prince venu du pays des Ma-han établit dans la partie sud-est de la péninsule, l’ancien pays des Chin-han, un royaume appelé Sin-lo, Szu-lo ou Szu-lou, en japonais Siraki ; et, trente-neuf ans plus tard (l’an 18 avant le Christ), une tribu sortie des bords du Soungari, du pays de Fou-yu, alla fonder dans la partie sud-ouest, l’ancien pays des Pian-han, un autre État nommé en chinois Pe-tsi, et en japonais Fakousaï ou Koutara. En ce temps-là, le Liao-toung, le pays de Fou-yu, les bords du cours supérieur de la rivière Soungari jusqu’au coude qu’elle forme pour changer sa direction du nord-ouest en celle du nord-est étaient occupés par une souche de peuples différents de tous leurs voisins, Chinois, Toungounses ou Man-tchéous et Mongols ; c’étaient les Sanbi, connus dans l’histoire de la Chine sous le nom de Sian-pi, et qui se donnaient aussi le nom de Kirine ou Ghirine, resté encore aujourd’hui à la partie supérieure du Soungari-oula des Mantchéou. Dans la première moitié du troisième siècle, une partie des Kirine, abandonnant le pays qu’elle occupait, descendit le versant austral des grandes montagnes blanches et envahit toute la moitié septentrionale de la péninsule. Les Kirine étaient alors appelés par les Chinois Kao-li et Kao-kiu-li ; c’est de ce mot Kao-li, prononcé par les Japonais Kao-ri, qu’est venu le mot Korée ou Corée, les premières notions sur ce pays

    Muraille. On pense bien qu’elle n’a pas plus préservé le Liaotoung des incursions de ses remuants voisins les Man-tchéou que celle-ci n’a défendu le pur empire, Ta-thsing-kouè, contre les invasions des Mongols.