Page:Revue de l’Orient et de l’Algérie, tome 2.djvu/372

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

courbe à double courbure[1], dont la partie convexe s’avance jusqu’à 128°, et qui est presque toujours d’un degré (14 à 15 lieues) plus orientale que la côte de la carte coréenne, comme le faisaient pressentir les observations de La Pérouse. Mais le navigateur anglais, comme le navigateur français, pour n’avoir pas assez tenu compte du passé, pour n’avoir pas rapporté sa route sur l’ancienne carte, ne sentit pas l’importance du résultat qu’il venait d’obtenir, et il ne nous donne sur sa navigation aucun de ces détails qu’il eût été si important d’avoir. Arrivé à l’angle sud-est de la péninsule, il y débarque dans une baie, qu’il nomme baie de Tchosan, et dont il a levé le plan ; puis, passant à travers ces îles signalées par La Pérouse, parages d’une navigation périlleuse, il reconnut la partie occidentale de l’île Quelpaert, en complétant à peu près ainsi le périple de cette petite terre, commencé par notre compatriote.

Près de vingt ans s’écoulèrent sans que l’on eût d’autres renseignements sur la Corée ; les côtes orientales et méridionales étaient mieux connues, mais celles de l’orient conservaient toujours la configuration que leur avaient donnée les géographes indigènes ; c’était celle qui devait recevoir par la suite la plus incroyable rectification.

En 1816, sur les instances des directeurs de la Com-

    nent se développent suivant des lignes courbes plus ou moins prononcées ; ainsi, une partie des côtes de la Sibérie, sur la mer d’Okhotsk, celles de la Mantchourie, de la Corée, de la Chine surtout, de la Cochinchine, ont cette forme ; dans les îles que la nature semble avoir posées en avant du continent pour le garantir des attaques de l’immense Océan, comme de vastes brise-flots, elle est peut-être encore plus remarquable. Les Aléoutiennes, les Kourilles, les îles du Japon, les Lieou-Khiéou, les Philippines, le rivage nord de Bornéo sur toute sa longueur, dessinent sur la mer autant de courbes dont il serait facile de déterminer le rayon. Cette persistance étrange dans les formes sur une aussi vaste échelle est un des caractères les plus remarquables que présente la géographie physique de l’Asie.

  1. Will. Kob. Broughton, a Voyage of Discovery to the north Pacific Ocean: in which, etc., p. 214-271 du tome 2 de la traduction française.