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t. 3), une notice sur la Corée et sur les syllabaires coréens, dont nous avons fait usage au commencement de cet article. Deux ans après l’apparition de San kokf tsou ran to sets, parut dans la Revue de l’Orient (1844, t. 5, p. 273 à 293) un Mémoire sur la Corée de M. J.-M. Callery, interprète du consulat de France en Chine, et rédigé au moyen des nombreux renseignements qu’avait recueillis, en 1843, le savant sinologue, durant son séjour à Macao. L’intérêt avec lequel il fut accueilli s’explique par la nature même des matières variées dont il traitait et dont voici le sommaire : Origine des Coréens issus de race mongole. — Division par castes. — Agriculture. — Industrie. — Ginseng. — Cornes de cerf. — Fourrures. — Commerce avec la Chine et avec le Japon. — Despotisme et faiblesse du gouvernement. — Costume des Coréens. — Leurs maisons. — Leur nourriture. — Forêts. — Animaux. — Médecine. — Mœurs. — Langue. — Écriture. — Imprimerie. — Religion. — Parmi les faits curieux signalés dans ce mémoire, il en est deux qui sont surtout d’une certaine importance et sur lesquels l’auteur s’est étendu avec raison. Le premier est la division de la population coréenne en trois castes, la noblesse, la bourgeoisie et le peuple, division indiquée, mais faiblement, par Hamel, ainsi qu’on le verra. Ce phénomène social est d’autant plus singulier, que chez les autres peuples de race tartare mongole, l’égalité de naissance est généralement admise.

Le second fait signalé par M. Callery, et dont il pense avec raison que la découverte fera époque dans la science ethnographique, est le rapport qu’il a reconnu entre les langues de l’Inde et le coréen, qui forme, à son avis, le chaînon si longtemps et si inutilement recherché par lequel la race chinoise se rattache aux races indiennes[1]. Il expose à ce sujet quelques notions générales propres à donner une idée suffisante de

  1. Ceci explique d’ailleurs tout naturellement comment les Coréens, seuls de tous les peuples tartares, sont divisés en classes semblables à celles des populations de la péninsule indo-gangétique.