Page:Revue de l’Orient et de l’Algérie, tome 2.djvu/384

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avec une femme esclave, ou un esclave avec une femme libre, les enfants qui en naissent sont esclaves, et, pour ceux qui naissent de père et de mère esclaves, ils sont au maistre de la mère. Comme la Corée est presque toute bordée de la mer, il faut que chaque ville entretienne un vaisseau équipé et pourvu de toute chose : leurs navires ont ordinairement deux masts et sont à trente ou trente-deux rames, qui ont chacune cinq ou six rameurs, de sorte qu’il y a, sur ces espèces de galères, tant en rameurs qu’en soldats, près de trois cents hommes. Ces vaisseaux ont quelques petites pièces de canon et quantité de feux d’artifices. Chaque province, à cause de cela, a son amiral, qui fait la revue des soldats tous les ans, dont il rend compte au grand amiral, qui se trouve aussi quelquefois aux revues. Si quelqu’un des amiraux ou des officiers qui sont sous eux tombe en faute, il est puni de bannissement ou de mort, comme nous vismes bannir, au printemps de

    lations, on voit que, si la population est assez également répartie dans la moitié australe, au sud du 38° 30′, il n’en est pas de même au nord, où elle se trouve surtout concentrée dans les deux vallées du Ya-lou-kiang et du Tou-men ; cette région paraît d’ailleurs couverte de nombreuses montagnes. En général, bien que la population paraisse assez dense sur certains points, tels que la côte sud-est visitée par La Pérouse, le sol est beaucoup plus inculte et bien moins cultivé qu’en Chine, dans le Chan-toung, province montueuse vis-à-vis de la Corée assez semblable à la Bretagne de France (Voy. Maxwell). Nous pensons donc qu’on peut regarder comme inculte ou incultivable un tiers de la surface du pays, et assimiler le reste aux départements des Pyrénées-Orientales, du Cher et de l’Indre, qui ont, le premier, 40 individus par kilomètre carré, et, les deux autres, 38 et 37. Ces trois valeurs appliquées à la Corée lui assigneraient une population de 6 à 7 millions d’âmes, chiffre qui nous semble s’harmoniser fort bien avec ce que nous savons du pays. Nous connaissons d’ailleurs très-exactement le nombre des principales villes de Corée ; il y a 33 villes du premier ordre ; 58 du deuxième et 70 du troisième, ce qui est, par parenthèse, très-minime, eu égard à la superficie du pays : cinq de nos départements en renferment plus. Hamel (Voy. ci-dessus p. 374), il est vrai, porte le nombre des villes à 360. En adoptant ce nombre et admettant que, l’une dans l’autre, ces villes comptent 6,000 âmes, nous aurions 2,160,000 âmes pour la population agglomérée. En France, la population agglomérée est à la population des campagnes, dans le rapport de 2 à 6, ce qui serait aussi le rapport en Corée, d’après les évaluations que nous adoptons.