« Au treizième siècle, dit Burguy, il n’y avait en France que des dialectes ; plus tard il y a une langue française et des patois. » (Grammaire de la langue d’oïl, tome i, p. 14.) Si donc l’usage de ce que nous appelons aujourd’hui le français n’a jamais été répandu d’une façon uniforme sur la surface de ce pays, si le dialecte de l’Ile-de-France l’a emporté, grâce à des causes sociologiques telles que l’avénement à la couronne des Capétiens, rois de Paris, sur les autres dialectes des langues d’oc et d’oïl ; si, à la chute de l’époque féodale, la monarchie parisienne a fait prévaloir la littérature et le langage des bords de la Seine sur les littératures étouffées dans leur renouveau, ainsi que sur les langages énormément restreints dans leur développement par la ruine des grands centres féodaux ; si depuis, par les travaux de la renaissance, par les chefs-d’œuvre des Corneille, des Molière, des Racine, des Voltaire, la langue française en est arrivée à cet admirable état où elle est, ce n’est pas une raison pour oublier les
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Apparence
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PROJET D’ENQUÊTE
SUR LES
PATOIS FRANÇAIS