Page:Revue de métaphysique et de morale, 1896.djvu/27

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E. BATAILLON. Loms PASTEUR. 28

qui les aurait détruits ; elles ne viennent pas des germes de l’oxygène, puisque cet oxygène naissait immédiatement d’une réaction chimique à haute température ; elles ne viennent pas des germes du foin, puisqu’il a été porté à 100°. Du reste l’expérimentateur alla plus loin, jusqu’à 200° et 300°. Donc, dans une infusion de foin privée préalablement de tout germe, des végétations, apparaîtraient spontanément. L’expérience de Pouchet était ingénieuse. S’il y a des germes répandus partout et s’il n’y a. pas d’autre principe d’organisation, on doit pouvoir, en les détruisant par la chaleur, conserver indéfiniment stables les milieux les plus putrescibles. L’expérience répondait non. Du premier coup d’œil Pasteur trouve dans cette expérience un vice rédhibitoire. Il va la rétablir et lui faire répondre oui. L’eau, le foin et l’oxygène sont hors de cause, mais il y a la cuve à mercure. Les poussières qui la recouvrent sont au passage entraînées par le paquet de foin, et ces poussières peuvent détruire tout l’échafaudage des conclusions. C’est une dernière cause d’erreur à éviter.

L’expérimentateur prend encore un ballon de verre, mais à col effilé et en rapport avec un tube de platine disposé sur un fourneau. Ce tube de platine peut être porté au rouge. Dans le ballon on a introduit un liquide éminemment putrescible, de l’urine. Après avoir fait bouillir cette urine pendant quelques minutes, on la laisse refroidir, tout en maintenant rouge le tube de platine en communication avec l’air extérieur. C’est donc de l’air chauffé et dépouillé de ses germes qui va rentrer graduellement pour combler le vide résultant du refroidissement. Dans ces conditions, l’urine ne s’altère jamais elle s’oxyde légèrement, mais ne se ~ectr~e ~as. Un observateur superficiel aurait immédiatement conclu Un milieu putrescible dépouillé ,de germes mis au contact de Pair également dépouillé de germes ne s’altère pas. Mais les objections faites antérieurement à propos d’expériences analogues à Schwann, Helmholtz et Schultze commandaient la prudence. On avait parlé de l’altération possible d’un principe indéfini différent des germes et dont la présence dans l’air serait nécessaire à la production des infusoires. Pasteur, à l’exemple de Schroeder et V. Dusch, répéta les tentatives en filtrant simplement l’air à la. rentrée sur des bourres de coton. Il fit mieux il supprima ces bourres. Partant de ce principe que les poussières atmosphériques tombent à peu près. verticalement, il étira le col de. ses