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F. ra.uh. – Usage scientifique des théories psychologiques. 209 /J~~g Itcv. Meta. T. V. 1897. • 14

L’émotion se rapporte’ toujours à la conservation de l’individu où de l’espèce, directement pour les émotions primitives, indirectement ° 1 pour les émotions dérivées1 ; la persistance et le développement des | émotions individuelles sociales et morales s’expliquent d’eux-mêmes ~s par l’utilité. L’émotion intellectuelle ou scientifique a été tout <7 ; "d’abord pratique et utile savoir c’est pouvoir. Seule l’activité du jeu, l’activité esthétique semble faire exception exception ap’pa-* rente,- car cette activité était primitivement l’auxiliaire indirect des" ’2 formes d’activité directement utiles 2. Telle semble bien la vraie <, pensée de M. Ribot, puisque, il le répète à satiété, les idées n’agissent pas par elles-mêmes c"c sont des causes occasionnelles, incapables. d’engendrer par elles-mêmes aucune émotion ; celle-ci jaillit °" du fond intime de l’individu, de- son organisation 3. M. Ribot distingue ? bien la douleur physique et la douleur morale in génère mais, comme, celle du cerveau et des organes de la vie végétative, cette distinction est une distinction logique, platonique. Dans la réalité ,,¿, physiologique, les deux phénomènes sont identiques4. Si d’ailleurs M.- Ribot ’admet que la vie supérieure poxit devenir indépendante, d’une autonomie réelle et non apparente, que devient la thèse phy- ’,{ siologique dans sa rigueur ? que signifient- les affirmations solennelles de la préface ? k"

Or il semble difficile que de la promenade intéressante, mais un ` ¡’ peu rapide, et semée d’obstacles à chaque pas, où M. Ribot l’entraîne y. à travers les évolutions scientifique, esthétique’, morale, religieuse, le lecteur sorte convaincu d’une proposition aussi énorme. Il demandera avec Aristole si condition nécessaire est la même’ chose que condition suffisante,- avec Weissmann si toute cette eiïïorescence ~l luxuriante do sentiments proprement humains n’a d’autre objet que de conserver ou développer la vie organique de l’individu ou de • l’espèce.

M. Ribot pense-t-il résoudre la question en constatant longuement • comme il lofait les effets physiques des sentiments supérieurs, l’exaltation semblable à l’ivresse des fakirs3, ou des inventeurs0, et l’inefficacité de l’intelligence pure ? Mais la question est de savoir . P. 12.

2. P. 327, 32S, 108.

. P. 111. .r’ ’w~ ’°.

i. Voir p. 48. • v

3. P. 312. "C~

6. P. 102. ``’- .`