Page:Revue de métaphysique et de morale, 1897.djvu/45

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B. B. BRUNHES. – i/ÉVOLUTIONNISME ET LE PRINCIPE DE C.VRNOT. il la chaleur qui provient de Vattaque du zinc, mais Vénergie chimique mise en jeu- dans V attaque du zinc, qu’elle transforme sans avoir besoin de commencer par mettre cette énergie chimique sous la ̃ forme inférieure d’énergie calorifique ̃

La machine animale nous offre un processus analogue si les aliments que brûle l’oxygène respiré étaient brûles dans une chaudière de machine à feu, le travail mécanique obtenu serait incomparablement moindre que le travail musculaire que peut donner l’animal Cela ne prouve point que la machine animale ; pas plus que. la pile, échappe au principe de Garnot. Elle permet la transformation directe d’énergie chimique en énergie mécanique, en évitant l’intermédiaire désastreux de l’énergie calorifique ce passage d’une forme à une autre d’énergie se fait-il par l’intermédiaire d’une forme spéciale, d’une^ énergie physiologique, encore mal connue, qui serait équivalente en qualité à l’énergie mécanique ? Gomme l’énergie électrique, qui, dans la pile, est la forme intermédiaire par où se fait le passage de la forme chimique à la forme mécanique ? toujours est-il que l’on n’est pas obligé, d’invoquer en faveur dé la machine `. animale une dérogation au principe de Carnot.

Il n’en reste pas moins vrai que l’animal, en jouant ce rôle d’intermédiaire, permet d’utiliser sous forme d’énergie de qualité supérieure une énergie de qualité supérieure qui, sans lui, se dégraderait ; v il ralentit donc, dans une certaine mesure, la dégradation d’énergie qui est la loi du monde où il vit. L’animal n’est pas, d’ailleurs, le le seul être animé qui se comporte ainsi. Les végétaux dont la partie verte décompose à froid, sous l’action de la lumière solaire, l’acide carbonique de l’air, pour reconstituer, dans le .charbon et l’oxygène séparés, une réserve d’énergie chimique, les végétaux semblent aussi produire.de l’énergie de qualité supérieure aux dépens d’énergie de `qualité inférieure, et, par leur présence, agmenter autour d’eux la ̃ dose d’énergie utilisable.

C’est ce qui a pu suggérer à quelques savants l’idée que le principe de Carnot ne s’applique pas à un système contenant des êtres vivants ; que, dans une certaine mesure, et à son insu, tout être vivant peut remplir le rôle d’un des « démons » de Maxwell ; et qu’il n’y a pas absurdité à supposer que, dans. un système clos et isolé qui en renferme, l’énergie utilisable peut, non seulement ne pas A. Voir, à ce sujet, dans’mon Traité élémentaire d’électricité (Paris, Gauthier-Villars), l’Appendice sur « le second principe de la thermodynamique et la pile »