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Rev. Méta. – T. XXI (n° 4-1913). 30

L’INFLUENCE DU MORAL SUR LE PHYSIQUE

D’APRÈS CABANIS ET MAINE DE BIRAN

Les résultats auxquels nous a conduits jusqu’ici l’étude de l’oeuvre de Cabanis ne forment pas encore un système bien défini1. Ce sont des découvertes psychologiques ou des hypothèses ingénieuses que toutes les écoles pourraient accepter. Il n’en est plus de même lorsque nous abordons le mémoire où l’influence du moral sur le physique doit être expliquée ; désormais, ce ne sont plus seulement des tendances mais c’est une doctrine très ferme que nous apercevons et déjà nous pouvons prévoir la conclusion qui sera développée dans la lettre sur les causes premières.

I

L’idée par laquelle la démonstration de la thèse de Cabanis est préparée, c’est que des opérations différentes ne nous donnent pas toujours le droit de supposer des causes distinctes. « Deux machines sont mises en mouvement par un même principe d’action, et leurs produits n’offriront peut-être aucun trait de ressemblance il suffit pour cela que l’organisation de ces machines diffère’2. » Si l’on admet que la multiplicité des actes qui s’accomplissent dans le corps vivant ne nous autorise pas à remonter à une diversité aussi grande de principes, pourquoi n’admettrions-nous pas que les différences même essentielles, observées entre la pensée et-les fonctions organiques n’exigent nullement l’hypothèse de forces inconnues qui 1. Voir nos précédents articles sur la Psychologie de Cabanis, Revue de Métaphysique etde Morale, mars 1911, janvier 1912.

. Cabanis, Rapports dit physique et du moral de l’homme, édition L. Peisse, Mémoire XI, p. 579.