Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 4, 1909.djvu/14

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de l’hégélianisme sur la pensée russe, et résume la synthèse universelle de Solowjof avec son triple idéal d’humanité : théurgie, théosophie, théocratie. — On lira avec plaisir ce petit ouvrage qu’animent une foi idéaliste et un enthousiasme messianiques.

Der Begriff des Ideals. Eine historisch-psychologische Analyse, par Dr  A. Schlesinger ; 1 vol. in-8o de vi-136 p., Leipzig, W. Engelmann, 1908. — M. Schlesinger précise la notion d’idéal ; il étudie les théories de l’idéal depuis Spinoza, surtout dans la philosophie contemporaine, chez Wundt, Paulsen, Liebmann, Lipps, Simmel, etc. ; puis il a fait une enquête auprès de personnes d’âges et de pays différents, et l’a défendue contre les objections de méthode qu’on pourrait lui adresser. Il est à souhaiter que, comme le promet M. Schlesinger (p. vi), il complète son étude.

Die Methode einer reinen Ethik, insbesondere der Kantischen, dargestellt an einer Analyse des Begriffs des «  praktischen Gesetzes » , par Carl Muller ; 1 vol. in-8o de 73 p. Kantstudien, suppl. no 11, Berlin, Reuther et Reichard, 1908. — Ce travail n’appartient pas à la « Kantphilologie » : c’est une réflexion personnelle sur la méthode et les principes du Kantisme. L’auteur part de l’idée de la volonté comme principe unique de la morale, et cherche à déterminer la méthode de la recherche, et la formule de ce principe, l’impératif catégorique. Ingénieuses délimitations de concepts : analyse logique et psychologique (p. 12), valeur subjective, objective, « numérique » (p. 18), analyse et synthèse (p. 62), etc. L’impératif est la condition de la possibilité d’une conduite généralement valable, la condition d’une nature qui n’est pas, mais que l’homme doit créer et sans cesse recréer. Cette « déduction transcendantale », qui ne se retrouve pas chez Kant, réalise un parallélisme complet de la philosophie théorique et de la philosophie pratique. M. Muller formule d’autres réserves (p. 70 : « Kants falsche Parallele », le faux parallèle de Kant) dont il sera utile de tenir compte.

Histoire de la création, ouvrage orné de 17 planches, 20 gravures sur bois, 21 tableaux généalogiques et une carte, par Ernest Hæckel ; 1 vol. in-8o de 602 p., Paris, Schleicher, 1909. — L’œuvre considérable, scientifique et philosophique, du célèbre naturaliste d’Iéna, si populaire en Allemagne, commence à être bien connue en France par les traductions qui ont été faites des « Enigmes de l’Univers », de l’ « Origine de l’homme », etc., par la librairie Schleicheir. Aujourd’hui paraît une édition populaire, mais très commode et complète, de l’ « Histoire de la création des Êtres organisés « de Hœckel : l’ouvrage est traduit de l’allemand sur la septième édition par le docteur Letourneau. La « Natürliche Schöpfungsgeschichte », en même temps qu’un exposé très cohérent du Darwinisme (sélection, hérédité, adaptation, origine de l’homme, etc.) a un grand intérêt historique : on y trouve la discussion des théories de Linné, de Cuvier, d’Agassiz, de Lamark et d’Oken. Il faut remercier et louer les éditeurs de donner pour un pris très modique une reproduction exacte de ce célèbre ouvrage, avec les planches et l’index qui rendaient si utile l’édition ancienne.

Weltsprache und Wissenschaft. Gedanken über die Einführung der internationalen Hilfssprache in die Wissenschaft, par L. Couturat, A. Jespersen, R. Lorenz, W. Ostwald et L. Pfaundler, 1 vol. in-8 de 84 p. Iéna, Gustav Fischer, 1909, — Cet ouvrage est destiné à recommander au monde savant la Langue internationale de la Délégation (système Ido). Il a été rédigé en collaboration par des savants de divers pays, qui, dit la préface, communiquent entre eux très facilement au moyen de cette langue. Chap. I : M. le prof. Pfaundler expose le besoin d’une langue commune de la science. Chap. II : M. le prof. Lorentz retrace l’histoire de la Délégation pour l’adoption d’une langue auxiliaire internationale, et les travaux de son Comité (présidé par le prof. Ostwald ; Paris, octobre 1907). Chap. III : M. le prof. Jespersen, l’éminent linguiste de Copenhague, formule les principes linguistiques de la construction de la langue internationale, qu’il déduit de cette formule : « La meilleure langue internationale est celle qui offre le plus de facilité au plus grand nombre d’hommes », et montre comment la Langue de la Délégation est celle qui répond le mieux à cette formule. Dans un Appendice il critique l’Esperanto. Chap. IV : M. Coutorat expose les principes logiques qui doivent présider à la constitution d’un système régulier et complet de dérivation. Chap. V : M. Lorenz traite du rapport de la langue auxiliaire à la science : la science possède déjà, dans sa nomenclature, une langue en grande partie internationale ; une langue artificielle ne peut réussir et s’imposer au monde que si elle se conforme à cette langue internationale existante. Or l’Esperanto tourne le dos à cette internationalité déjà acquise, tandis que l’Ido s’y adapte parfaitement. Chap. VI : M. le prof. Ostwald traite de