Page:Revue de métaphysique et de morale - 1.djvu/225

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la considérons en tant que substance, chose très difficile à la vérité, elle nous apparaîtra, ainsi que nous l’avons assez prouvé, comme infinie, unique et indivisible. C’est ce qui sera évident pour quiconque est capable de distinguer entre l’imagination et l’entendement, surtout si l’on veut remarquer en même temps que la matière est partout la même, et qu’il n’y a en elle de distinction de parties qu’en tant qu’on la conçoit comme affectée de diverses manières ; d’où il suit qu’il n’existe entre ces parties qu’une distinction modale, et non pas une distinction réelle. » Il ne viendrait à l’esprit de personne d’appeler Spinoza un sophiste pour avoir soutenu cette doctrine, quelque difficulté qu’elle présente d’ailleurs. De même il conviendrait peut-être de ne plus parler des sophismes, mais des arguments de Zénon d’Élée.

Victor Brochard.