Page:Revue de métaphysique et de morale - 1.djvu/337

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selon des types hérités, la nutrition et la reproduction sont seules communes aux deux séries. Toute une composante, la plus haute, de la vie intégrale (psycho-physiologique), à savoir l’aptitude à la conscience, demeure sans manifestation dans la série végétale.

En somme, d’innombrahIes édifices moléculaires, de formes définies et très variées (organismes végétaux et animaux), offrent à l’observation soit externe et directe, soit interne (sens intime) étendue par analogie, des phénomènes dont la coordination et les lois constituent un système de caractères spéciaux. Ces caractères recensés plus haut (nutrition, reproduction, conscience, etc.) se partagent en deux groupes (le physiologique et le psychique) irréductibles aux propriétés physico-chimiques, et susceptibles de se manifester soit concurremment (chez les animaux supérieurs), soit, du moins en apparence, à l’exclusion du second (chez les animaux inférieurs et les végétaux).

De ce que lesdits caractères spéciaux sont systématisés, d’abord dans chacun de leurs deux groupes distincts, puis par la connexité de ceux-ci chez les animaux supérieurs, on induit qu’un principe d’unité, d’une nature quelconque les synthétise à divers degrés. En langage métaphysique ils sont des attributs constituant, ou bien une essence végétale, ou bien une essence animale supérieure, selon que certains seulement d’entre eux ou tous ensemble coexistent indivisément. Mais l’essence exprime la constitution de l’être, rien de plus ; c’est l’être même qui fournit le principe de l’unité essentielle. Quel est ce principe ? Nous arrêtons là ces considérations préliminaires ; elles ne doivent pas entreprendre sur notre examen subséquent des données positives de la science expérimentale.

Nous appellerons la vie l’ensemble des phénomènes qui manifestent les caractères spéciaux signalés plus haut.

II

Abordons maintenant le problème que soulève la tbéorie de Laplace quant à l’origine de la vie.

Aucun germe actuellement existant ne demeure vivant, capable de produire ni un animal ni une plante après avoir subi une température même très inférieure à la température probable de la terre sous son écorce solide, laquelle a dû passer par cette haute température avant d’atteindre en se refroidissant celle qu’elle a main-