Page:Revue de métaphysique et de morale - 26.djvu/387

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Mais pourquoi ce sujet serait-il toujours unique ? Tout est là, car s’il est multiple ce qui est affirmé ou nié devient une relation. Quant à la copule, elle reste ce qu’elle était, selon l’opinion de tous les logiciens modernes : l’affirmation de la proposition entière, le « il est vrai que… » qui transforme une infinitive en jugement. Ni l’attribut ni la relation n’ont besoin d’une copule différente d’eux-mêmes qui les rapporte à leurs sujets ; c’est là une erreur matérialiste. Ce sont des fonctions, c’est leur nature même de se rapporter à leurs arguments. La raison générale de M. Goblot semble donc insuffisamment persuasive.

Il continue : « On a souvent essayé de ramener les jugements de relation aux jugements d’inhérence, en faisant de la relation, non la copule, mais l’attribut… Cette opinion provoque les sarcasmes des partisans de la logique des relations. Mais leurs critiques ne portent que parce que les jugements sont mal formulés… Dans le jugement a=b, ce au sujet de quoi on juge, c’est la relation de grandeur entre a et b, et on juge que cette relation est l’égalité… c’est donc la relation qui est le sujet, et la détermination de la relation qui est l’attribut du jugement. » « Il suffit de retrouver la vraie forme logique des jugements de relation pour retrouver du même coup, dans le syllogisme mathématique, les modes et les règles de la logique traditionnelle, sans rencontrer les incorrections et difficultés signalées par M. Lachelier. Si l’on énonce ainsi un raisonnement : a=b, b=c, donc a=c il est impossible d’y trouver une majeure et une mineure… Il faut énoncer la majeure sous-entendue, le principe qu’on applique. Et voici le syllogisme mis en forme (Barbara) :

Deux quantités séparément égales à une même troisième sont égales entre elles ;

Or, les deux quantités a et c sont séparément égales à une troisième (qui est b) ;

Donc les deux quantités a et c sont égales entre elles.

Ainsi disparaît cette scission profonde de l’intelligence en deux domaines et de la logique en deux logiques, l’une de l’inhérence ou des classes, l’autre de la relation » (p. 186-189).

Était-ce si simple ? Peut-être ne se comprend-on pas très bien. Pourquoi faut-il une logique de relations ? Sa nécessité est souvent aperçue d’une façon très confuse ; on y fait allusion par quelques phrases qui dissimulent une exigence fantastique. Le raisonnement