Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 1.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
VARIÉTÉS.

ainsi que mes ancêtres, de l’assistance qu’ils m’ont prêtée. Aujourd’hui je me suis rendu à la porte du palais ; j’ai reçu le prisonnier ; j’ai ordonné les solennités d’usage, et mon cœur est rempli de consolation et d’un profond respect. Prenant en considération les services signalés que Changling m’a rendus, je l’ai récompensé et créé duc ; je lui donne, en outre, le titre de gardien du prince, et l’autorise à porter une plume de paon à trois yeux. »

Sa Majesté a aussi récompensé d’une manière brillante d’autres chefs militaires, tous les nobles, les officiers et les soldats de Pékin : les soldats ont reçu la moitié de leur solde mensuelle, pour qu’ils pussent célébrer dignement ce grand événement.

Sa Majesté Impériale a ordonné l’érection d’un monument en pierre au pied de la colline où le rebelle Chang-Kihour a été pris. Une inscription, destinée à consacrer le souvenir de cet événement si glorieux pour la Chine, sera gravée sur la pierre. L’empereur a aussi voulu qu’une guerre, qui lui causa nuit et jour de mortelles inquiétudes, fût consignée dans les pages de l’histoire ; et l’affaire du rebelle Chang-Kihur a excité un si vif intérêt dans toute l’étendue de l’empire, que l’on fait voir son portrait dans toutes les sociétés, et qu’il est exposé dans toutes les boutiques de Canton.


Pékin, huitième année de Taou-Kwang,
huitième lune, trentième jour.


La gazette de ce matin confirme le rapport qui a été fait, il y a quelques jours, d’une révolte dangereuse qui aurait été découverte sur la frontière méridionale de l’empire, au moment où elle allait éclater.

Le gouverneur Jouen, qui, durant la guerre des Birmans (avec les Anglais), s’est rendu de la province de Canton à Youn-Nan pour y surveiller les Européens, qui, suivant les