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RÉÉLECTION D’O’CONNELL.

et que j’estime, je réclame vos suffrages en cette occasion. Je dis à mes frères catholiques, que la protection de leurs droits dans le sein du parlement, que la création d’écoles et d’établissemens de charité, que l’indépendance de notre clergé, enfin que la vengeance des principes et de la pureté du catholicisme tant calomnié, exigent que je sois au parlement. Je dis à mes amis les protestans, que les intérêts locaux, que les intérêts individuels de la noblesse irlandaise et des propriétaires fonciers, enfin que les intérêts généraux du pays exigent que je sois au parlement. Je rappelle à mes amis catholiques et protestans, que nous avons obtenu l’émancipation de la manière la plus paisible, la plus légale et la plus constitutionnelle ; que nous n’avons commis ni offense, ni crime ; que nous n’avons détruit la propriété de qui que ce soit ; que nous n’avons attenté à la vie de personne. La glorieuse révolution qui nous a donné l’émancipation n’a pas coûté une goutte de sang ; jamais un peuple moral et religieux ne peut continuer à rester dans l’esclavage ; il devient trop puissant pour ses oppresseurs. La force morale triomphe de la force physique, et c’est vainement que les Peel et les Wellington de la société voudraient s’opposer à ses progrès vers la prospérité et la liberté ; ces hommes, qui ont si long-temps combattu pour d’anciens abus, ont enfin cédé à la nécessité, plus grande que le succès même que nous avons obtenu.

» Je conclus comme j’ai commencé, électeurs de Clare. J’ai été insulté, et vous aussi, par cette politique astucieuse des ministres, qui m’a privé du droit de vous représenter. Je vous conjure d’effacer cette insulte, en me renvoyant au parlement pour leur exprimer mes sentimens et les vôtres…

» Protestans et catholiques, amis et frères,


Je suis votre dévoué serviteur,


D.-O’Connell. »