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EXPÉDITION DE L’ESPAGNE.

gnols s’étaient assuré de la majorité dans les législatures auxquelles la constitution commet le choix du président, le général Santa-Anna leva l’étendard à Xalapa, résolu de soutenir par la force des armes les prétentions de Guerrero à la présidence. Santa-Anna, suspendu du gouvernement militaire de Vera-Cruz, d’après une accusation vague dirigée contre lui dans la législature de cet état, attendait à Xalapa l’issue d’une enquête qui s’instruisait sur sa conduite. La véritable cause de cette accusation paraît avoir été son attachement à la forme du gouvernement fédéral, et sa haine pour les Espagnols.

L’élection du président eut lieu le 1er septembre[1] ; onze législatures[2] portèrent leurs suffrages sur Pedrazza, et Guerrero obtint ceux des huit autres. En apprenant ce résultat, les Yorkinos coururent aux armes, et Santa-Anna, secondé du colonel Gomez, s’avança avec 1500 hommes jusqu’à Pérote, place forte située à mi-chemin entre Mexico et la Vera-Cruz, et y établit son quartier-général. Le 16 septembre, il publia une proclamation signée par onze de ses principaux officiers, et dans laquelle il déclarait :

« Que la nation annulait l’élection de Pedrazza, dont elle ne voulait ni pour président ni vice-président, à cause de son aversion bien connue pour les institutions fédérales du pays ;

» Que la présence des Espagnols étant l’unique cause des maux du Mexique, il devenait urgent que les législatures de l’Union en ordonnassent l’entière expulsion ;

» Que, pour rétablir la paix et consolider le gouvernement fédéral, il était indispensable que Guerrero, qui avait acquis tant de titres à la reconnaissance nationale, fût élevé à la présidence ;

  1. Il ne devait entrer en fonctions qu’au mois d’avril 1829.
  2. Celle de Mexico était du nombre.